Depuis la crise de 2008 et sous l’impulsion des banques centrales, le monde de l’assurance vit dans un environnement de taux durablement bas, qui remet en question la structure de rentabilité des assureurs. Pour préserver leurs marges, les acteurs du secteur ont misé sur les segments les plus rentables de l’assurance vie mais aussi actionné les leviers de leur rentabilité à long terme. Un domaine dans lequel beaucoup peut encore être fait.

Essor des contrats en UC

L’assurance vie contribue de manière prépondérante aux résultats des assureurs. Selon les données de l’ACPR, l’activité vie a représenté 64% du résultat technique des assureurs en 2016. Dans ce segment, les compagnies ont élaboré des offres plus attractives pour les clients que les traditionnels fonds en euros et plus rentables pour elles.

Les assureurs, qui, sur le fonds euro, placent les primes de leurs clients majoritairement en obligations à taux fixe, ont ainsi développé les contrats en unités de compte (UC) et l’ingénierie patrimoniale, mais aussi des produits hybrides alliant fonds euros et UC tels que les fonds Eurocroissance. L’année 2017 marque à cet égard une inflexion puisque la part des UC dans les cotisations versées a approché 30% contre 20% en 2016 et 21% en 2015. De plus, sous la pression des autorités de tutelle, les taux servis sur les fonds euros ont été abaissés (après 1,80% en 2016, le rendement moyen des fonds euros devrait tomber à environ 1,48% en 2017), redonnant un peu de marge aux assureurs.

L’assurance vie à l’international, notamment dans les pays émergents ou surtout en Chine,mais aussi la prévoyance individuelle, segment considéré comme le plus rentable dans le secteur par le cabinet d’études Facts & Figures, ont également soutenu les marges des assureurs.

Rentabilité à long terme

Les assureurs ont aussi joué sur des leviers durables pour préserver ou améliorer leur rentabilité à long terme. Ils ont ainsi engagé une optimisation de la gestion de leurs portefeuilles clients, en recourant notamment à l’analyse des données a n d’améliorer le taux de rétention et réduire les coûts d’exploitation des contrats.

Un traitement efficace des données doit en effet permettre de proposer des produits plus adaptés aux besoins des clients, d’améliorer leur taux de satisfaction sur des produits à plus forte valeur ajoutée ou encore d’accroître l’efficacité des processus de gestion des sinistres, moments clés d’échange avec les clients. Face au coût d’acquisition que représente tout nouveau client, l’augmentation du taux de rétention constitue un véritable vecteur de rentabilité.

Parmi les pistes explorées pour renforcer la rentabilité à long terme, les assureurs ont aussi mis en place des stratégies d’optimisation du capital, en liaison notamment avec l’essor, en assurance vie, des contrats UC, et d’une meilleure maîtrise des coûts de gestion.

Ce travail de fond s’opère dans la perspective de l’entrée en vigueur dIFRS17, qui impose de repenser l’ensemble des indicateurs de suivi de la rentabilité et de performance. Cette nouvelle norme, qui entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2021, prévoit la valorisation des engagements des assureurs en valeur courante (actualisation des flux de trésorerie futurs) et non plus en au coût historique. Cette modification impactera en profondeur les reportings financiers, et donc la communication financière qui l’accompagnera. Les départements financiers doivent se préparer dès aujourd’hui pour anticiper cette transition de norme.

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