#Assurance Vie #Epargne #Retraite #Unités de compte

La crise financière liée à la pandémie de Covid-19 a pris à contrepied les épargnants, incités durant les dernières années à investir sur des supports en unités de Compte (UC). Cependant, les rendements offerts par les fonds euros sont toujours aussi faibles et les enjeux de solvabilité des assureurs sont toujours bien présents, les plaçant ainsi dans une période clé quant au développement de leur segment d’épargne.

Cette crise va-t-elle doucher les ambitions des assureurs en matière d’UC, ou sera-t-elle l’occasion de repenser les stratégies, de proposer des produits innovants et moins exposés aux marchés actions, de se réinventer pour mieux se développer ?

La crise sanitaire du Covid-19 a bouleversé la situation économique, en portant un coup sur l’offre et la demande, mais aussi sur la sphère financière, avec une chute brutale des marchés actions et des tensions sur la liquidité des marchés obligataires.

Face à cette conjoncture tumultueuse, les investisseurs ont réagi avec un relatif sang-froid, comme le montre l’analyse des données de collecte et de décollecte des fonds ouverts en Europe fournies par Quantalys. Au début de la crise, les investisseurs ont allégé leurs positions sur les OPC les plus risqués avant d’y revenir début avril de manière opportuniste pour profiter du point d’entrée offert par la chute des marchés actions. Les fonds obligataires ont fortement décollecté en mars. C’est un retournement de tendance au regard de l’année passée, qui s’explique sans doute par la crise de liquidité observée par les investisseurs institutionnels sur cette classe d’actifs. Côté thématique, l’ESG, la technologique, les transports et bien sûr la santé ont été plébiscités par les investisseurs pendant cette période troublée sur les marchés. Cela confirme encore, si besoin est, leur intérêt pour ces supports.

L’analyse de ces tendances permet de mettre en lumière des opportunités pour les stratégies UC des assureurs. Du point de vue de l’offre, d’une part, cela implique de redonner sa place à l’ingénierie financière. Du point de vue de la distribution, d’autre part, il apparait nécessaire de développer une logique d’écosystème et de services intégrés, notamment grâce à la mise en place de partenariats avec des acteurs différenciants.

Sur l’axe “offre assurantielle”, plusieurs solutions peuvent être explorées. La première mise sur l’innovation et l’ingénierie financière pour orienter l’épargne vers les produits retraite nouvelle génération, mais aussi pour préserver la sécurité dans la diversification, en proposant des mécanismes de couverture. Deuxième levier : promouvoir la gestion déléguée (gestion sous mandat collective, gestion sous mandat personnalisée, gestion pilotée, gestion conseillée) qui constitue un atout indéniable dans les propositions de valeur car ces modes de gestion permettent, durant les périodes de crise, d’offrir un appui aux conseillers qui pourraient se retrouver démunis face aux aléas des marchés. Enfin, l’innovation permet d’apporter une diversification accrue des supports en unités de compte (fonds thématiques, fonds ISR, private equity, ETF…) et un meilleur accompagnement des clients et des distributeurs grâce à une digitalisation des parcours et à la mise à disposition de plateformes offrant des services transverses (conseil personnalisé, agrégateur patrimonial…).

En matière de partenariats, des stratégies adaptées à chaque acteur de l’assurance peuvent être définies, dans une logique d’écosystème et de services intégrés. Les partenariats peuvent être noués avec une diversité d’acteurs : les assets managers, dont l’expertise permet de mieux traverser les périodes de crise ; les banques, qui permettent aux assurances de toucher une clientèle plus large (clientèle “haut de gamme” par exemple) ; les fintechs, dont les services innovants sont source de valeur ajoutée pour les assurés (robo-advisor, agrégateur patrimonial, digitalisation du parcours, conseil en visioconférence…) ; les partenariats hors-épargne, instruments de fidélisation de la clientèle ; et enfin les partenariats de développement international.

Si les UC ont souffert de la crise financière notamment avec la chute des marchés actions, elles restent néanmoins un atout considérable pour les assureurs et pour les assurés qui fournit à la fois sécurité, rendement et diversification. La pleine exploitation de leur potentiel passe par un développement de l’ensemble de la chaîne de valeur UC. Nouvelles tendances, nouveaux besoins, nouveaux produits, les territoires d’opportunités sont nombreux et l’écosystème UC suffisamment mature pour poursuivre sa transformation, au service du client.