Facturation électronique : un calendrier à revoir
Initialement conçu pour centraliser l’émission et la réception des factures électroniques, le Portail public de facturation (PPF) devait faciliter la transition vers l’e-facturation. Malgré son abandon, les délais réglementaires de mise en œuvre de la facturation électronique restent identiques.
- 1er septembre 2026 : toutes les entreprises devront recevoir des factures électroniques. Les grandes entreprises et ETI seront également tenues de les émettre.
- 1er septembre 2027 : les TPE et PME devront elles aussi émettre leurs factures sous format électronique.
L’objectif de cette réforme est d’optimiser les échanges interentreprises, d’améliorer la traçabilité des transactions et de renforcer la lutte contre la fraude à la TVA. Cependant, le PPF ne jouera plus le rôle de plateforme de facturation, mais se limitera à une fonction d’annuaire central, facilitant l’interconnexion entre les PDP et l’administration fiscale. Pour les entreprises, cette évolution a élargi le choix de solutions privées, tout en leur conférant une responsabilité renforcée dans la sélection des outils les plus adaptés.
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Facturation électronique : des solutions adaptées à chaque entreprise
Sans PPF, les entreprises doivent s’appuyer sur des plateformes privées, 70 PDP ont été agrées par la DGFIP, pour assurer la transmission de leurs factures. Le choix de la solution dépend de la taille de l’entreprise et du volume de factures à traiter.
TPE et PME : des solutions clés en main
Les petites entreprises ont besoin de solutions simples et accessibles. Elles peuvent se tourner vers :
- Les plateformes des experts-comptables (gratuites), qui repose sur jefacture.com (Ecma). Cette solution assure la transmission des données à l’administration fiscale et fournit un point unique de réception d’émission des factures. Cependant, elle est limitée à 10 factures par mois et nécessite des actions manuelles, comme la validation et l’envoi des factures à l’expert-comptable.
- Les banques ayant racheté des PDP, qui offrent des solutions intégrées associant services financiers et gestion des flux de facturation.
ETI : flexibilité et automatisation
Les entreprises de taille intermédiaire doivent traiter un volume de factures plus important et nécessairement des solutions plus robustes. Elles peuvent opter pour :
- Les PDP spécialisés, capables de gérer de grands volumes de transactions en garantissant la conformité aux exigences fiscales.
- Les ERP intègrent la facturation électronique, qui automatisent le processus tout en l’intégrant aux systèmes comptables et financiers existants.
Grandes entreprises : une intégration avancée
Les groupes disposant déjà de systèmes ERP robustes comme SAP ou Oracle doivent adapter leurs infrastructures pour garantir une transition fluide. Deux approches sont possibles :
- L’intégration native via leur ERP, qui permet d’automatiser entièrement la facturation et d’assurer une gestion centralisée.
- Le recours à des PDP spécialisés, qui offrent des fonctionnalités avancées comme le reporting détaillé, la gestion multi-entités et la conformité aux normes internationales.
Une opportunité pour les entreprises
Si l’abandon du PPF a complexifié la transition pour certaines entreprises, il ne doit pas être perçu comme un frein, mais plutôt comme une opportunité d’optimisation.
En effet, l’automatisation du traitement des factures permet une réduction des délais de paiement, une limitation des erreurs de saisie et un suivi simplifié des transactions.
Elle entraîne également une diminution des coûts administratifs, en particulier le traitement manuel des factures, tout en améliorant la traçabilité des flux financiers.
Enfin, la standardisation des formats de facturation facilite les relations entre clients et fournisseurs, réduit les litiges et améliore la gestion de la trésorerie grâce à une visibilité accumulée sur les échéances comptables.
4 étapes clés pour passer à la facturation électronique
Une transition réussie repose sur une approche proactive et structurée.
- Faire un état des lieux des outils et processus existants pour identifier les adaptations nécessaires.
- Choisir une solution adaptée en fonction du volume de facturation, du système d’information en place et du niveau d’automatisation recherché.
- Planifier l’intégration des outils en veillant à leur compatibilité avec les systèmes comptables et en établissant un calendrier de déploiement progressif.
- Former les équipes pour garantir une adoption fluide et maximiser les bénéfices de la digitalisation.
Conclusion
Loin d’être une simple contrainte réglementaire, la facturation électronique est une évolution majeure des pratiques comptables et financières. Désormais, le retrait de l’État impose aux entreprises de choisir des solutions adaptées en fonction de leur taille et de leurs besoins.
Si elle est bien anticipée, cette transition peut être un levier d’optimisation et de modernisation. Pour les entreprises souhaitant automatiser leur gestion de facturation, des solutions payantes existant à un coût raisonnable. En moyenne, il faut compter une dizaine d’euros par mois pour 100 à 200 factures par an. Un investissement modéré pour un gain en efficacité.