Les derniers chiffres publiés par France Assureurs confirment l’attrait persistant des épargnants pour l’assurance-vie et tout particulièrement les supports en unités de compte.
Assurance vie : net rebond des cotisations en 2024
Sur le seul mois de décembre, les cotisations se sont élevées à 13,9 milliards d’euros, en augmentation de 12% par rapport à décembre 2023. La dynamique a porté à la fois sur les supports en unités de compte (+9%) et sur le fonds euro (+15%).
Au cours de l’année écoulée et après deux ans de désaffection, les fonds en euro ont regagné l’intérêt des épargnants grâce au redressement de leurs rendements. Dans un contexte d’inflation maîtrisée autour de 2 %, ils se sont révélés à la fois sécurisés et performants, répondant ainsi aux attentes des investisseurs.
Sur la totalité de l’année, la collecte brute a rebondi de 14% pour atteindre 173 milliards d’euros. Là aussi, le rebond se révèle plus marqué pour le fonds euro (+17%) que pour les UC (+8%) mais la tendance est globalement positive.
Ce rééquilibrage se traduit par une légère érosion de la part des UC dans les affaires nouvelles : 38% en 2024, contre 40% en 2023. Mais l’intérêt pour les supports en UC reste vif : sur le seul mois de décembre, les UC ont drainé 44% de la collecte.
Assurance vie : érosion continue du taux de prestation
Le montant des prestations a connu un reflux, tant en décembre que sur l’ensemble de l’année. En décembre, les prestations servies ont atteint 12,6 milliards d’euros, en baisse de 5%, constaté aussi bien sur les supports euro que sur les UC. Sur l’ensemble de l’année, les prestations ont également reculé de 5%, à 143,8 milliards d’euros.
Le taux de prestation global a baissé de mois en mois, pour revenir à 7,3% en fin d’année, soit une baisse cumulée de 11 points au cours de l’année.
Les UC boostent la collecte nette
Moindre érosion sur le fonds euro, dynamisme des unités de compte, le tout sur fond de recul du montant des prestations : le niveau de la collecte nette atteint un niveau record depuis 10 ans, à 29,4 milliards d’euros – soit 28,2 milliards de mieux qu’en 2023 et deux fois plus qu’en 2022.
Ce volume reste porté par les supports en unités de compte, qui ont collecté 34,4 milliards d’euros en net. Les supports en euros subissent encore une décollecte nette, pour 5 milliards d’euros, mais les retraits massifs paraissent enrayés. En 2023, la décollecte nette avait atteint 27,3 milliards sur ces supports sécurisés.
La tendance est comparable en décembre, avec une collecte nette positive de 2,2 milliards d’euros sur les UC et négative – de 0,9 milliard – pour les fonds euro. Tous supports confondus, la collecte nette ressort à 1,2 milliard d’euros, soit 2,2 milliards de mieux qu’en décembre 2023.
Soutenu par le niveau des cotisations et la résilience des marchés financiers, l’encours des contrats d’assurance vie atteint un niveau record de 1989 milliards d’euros à la fin décembre, en hausse de 4,2% sur un an.
Assurance vie : les UC confortent leur position
En léger retrait en 2024, le poids des supports en UC se maintient néanmoins à un niveau historiquement élevé. En 2011, l’allocation des primes en UC représentait seulement 15 % des cotisations en assurance vie. Au fil des années, l’intérêt des assurés pour ce support s’est accru, atteignant environ un tiers des cotisations totales. En 2019, l’engouement pour les UC s’est intensifié, conduisant à une hausse significative de leur part dans les cotisations. En 2021, celle-ci a atteint 44%, un record sur la décennie précédente. Après deux ans de stabilité relative, l’estimation du taux UC 2024 de France Assureurs présente un repli plus marqué à 38%.
Source pour les années 2011 – 2023 : Le marché de l’assurance-vie en 2023, ACPR.
Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte financier favorable. Le léger tassement des taux longs, avec un TEC10 moyen de 2,97 % en 2024 contre 3,00 % en 2023, ainsi que le recul significatif de l’inflation (2,01 % pour l’IPC en 2024 contre 4,9 % en 2023) ont rendu plus attractifs les rendements des supports en assurance vie. En revanche, alors que la collecte des supports UC est traditionnellement fortement corrélée à l’évolution boursière, le repli de 2,15% subi par l’indice CAC 40 au cours de l’année écoulée, n’a pas découragé les épargnants. Tout au plus ont-ils repris leurs versements en faveur du fonds euro, comme en témoigne les cotisations nouvelles enregistrées au cours de l’année.
Taux servis en 2024 et perspectives 2025
Après un taux moyen de 2,6 % en 2023, le rendement des fonds en euro est estimé à 2,5 % pour 2024, avec des écarts significatifs selon les assureurs. Certaines offres ont dépassé les 4 %. Les assureurs ont parfois puisé dans leurs réserves afin d’améliorer la rémunération des fonds en euros et multiplié les offres promotionnelles. En conséquence, bien que le rendement moyen des fonds en euro demeure stable en 2024, la concurrence entre les assureurs et les dispositifs incitatifs offre aux épargnants des opportunités intéressantes en fonction de leur profil d’investissement.
L’évolution du marché en 2025 dépendra de plusieurs facteurs. Si la hausse des rendements des fonds euro, portée par la remontée progressive des taux d’intérêt, a permis d’atténuer la décollecte sur ces supports, reste à savoir si cette dynamique sera suffisante pour inverser durablement la tendance. De même, la capacité des UC à maintenir leur rôle moteur dans la collecte nette dépendra de l’évolution des marchés financiers et du comportement des épargnants face aux incertitudes économiques.